De la Grande Loge Traditionnelle à L'Ordre Maçonnique Traditionnel de Memphis-Misraïm
En 1939, Le Grand Maître de l'Ordre de Memphis-Misraïm en France, Constant Chevillon, parraine le jeune Robert Ambelain qui est reçu Apprenti le 26 mars 1939 à la loge « La Jérusalem des Vallées Égyptiennes ». La France est en guerre et compte tenu des circonstances, Robert Ambelain reçoit en 3 ou 4 ans l'ensemble des grades du rite. Il donnera rapidement naissance à son domicile parisien, situé au 12 square du Limousin dans le 13e, à une loge clandestine ayant pour titre distinctif Alexandrie d'Egypte. Celle-ci fonctionnera avec insignes et accessoires rituels de manière ininterrompue durant toute la guerre, et ce malgré les risques encourus. En raison de la chasse aux sociétés secrètes, le rite est en danger et le Grand Maître Constant Chevillon, qui s'est réfugié clandestinement à Lyon, y est retrouvé et assassiné par la milice le 25 mars 1944. C'est alors Henri-Charles Dupont qui, ayant été nommé Grand Administrateur du rite par Chevillon, devient le Grand Maître de l'Ordre de Memphis-Misraïm.
Après la guerre
A la sortie de la guerre, l'Ordre n'existe qu'à travers peu de Loges mais parvient tout de même à survivre. Le 13 août 1960, sentant sa fin approcher, Henri-Charles Dupont remet à Robert Ambelain une patente de Grand Administrateur du rite et de successeur... Robert Ambelain va alors donner au rite une impulsion qu’il n’avait jamais connu et réussir à rassembler un nombre important de Frères qui donneront naissance à une quizaine de Loges environ, puis en fera de même au niveau modial en rassemblant plusieurs souverains sanctuaires nationaux du rite de Memphis-Misraïm. Il parviendra aussi à entretenir des relations fraternelles avec la plupart des Grandes Obédiences Françaises dont certains dignitaires avaient fréquenté en secret Alexandrie d'Egypte pendant la guerre.
Robert Ambelain travaille énormément et il restructure rapidement le rite. Au début des années 1960, il rédige les rituels des trois premiers grades. En effet, le rite utilisait jusque-là les rituels des autres rites pour les "grades bleus" et ne commençait véritablement qu'à partir du 4eme degré. En 1963, les 33 premiers degrés de Memphis-Misraïm sont revus pour organiser une structure rituelle qui soit identifiable par les obédiences qui utilisaient majoritairement le « Rite Ecossais Ancien Accepté », et ainsi faciliter ainsi les rapports fraternels et les passerelles pour les travaux communs. Cependant, certains degrés aux appellations communes étaient pratiqués avec des rituels différents, les grades supérieurs au 33e étant quant à eux tout à fait spécifiques au rite de Memphis-Misraïm.
Robert Ambelain est désormais à la tête d'un rite qui ne cesse de se développer. Après plusieurs décénies passées au service du rite, Robert Ambelain tire sa révérence et transmet dans la nuit du 31 décembre 1984 au 1er janvier 1985, sa charge de Grand Maître ad-vitam à Gérard Kloppel. Une nouvelle ère commence...
Aujourd’hui
Sous la Grande maîtrise de Gérard Kloppel, l'obédience continue de se développer considérablement et, jusqu’en 1998, les Loges sont rassemblées au sein de la Grande Loge Française de Memphis-Misraïm fondée par Robert Ambelain. Mais après cette période glorieuse, une crise interne survient le 24 janvier 1998 provoquant une scission de l’obédience en de multiples groupes divers dont les répercussions se feront sentir pendant plus d'une décénie.
L'éclatement est total et, en mars 1998, Gérard Kloppel, toujours Grand Maître Mondial du rite, confère une patente à Jean Lebensold pour créer la «
Grande Loge Traditionnelle ». Le 5 mai de la même année, toujours dans la tourmente et sans doute en proie au désaroi, Gérard Kloppel surprend tout le monde et décide de transmettre sa charge de Grand Maître Mondial à
Cheikna Sylla. Avec l’autorisation de Gérard Kloppel, la Grande Loge Traditionnelle qui fut créée dans l'espoir de rassembler autour de Gérard Kloppel les Frères éparpillés sur le territoire, restera néanmoins indépendante du Souverain Sanctuaire International.
Le temps passe et le rite se désagrège un peu partout, contribuant ainsi à dégrader l'image du rite auprès des autres obédiences. La Grande Loge Traditionnelle fait alors le choix judicieux de la stratégie du silence afin de se protéger des remous qui font rage, et aussi dans l'espoir de voir arriver des jours meilleurs.